La question

20/11/2025

Faut-il être un hipster pour passer ses vacances avec un berger ?  

Dans un monde où tout est devenu performance, le voyage redevient un refuge pour ceux qui veulent respirer sans chrono.

Il suffit d’observer la tendance Hyrox : des milliers d’urbains s’entraînent à s’épuiser plus efficacement, à “performer” jusque dans leurs loisirs. La même logique s’invite partout : optimiser son alimentation, mesurer ses pas, comparer son temps de récupération, regarder sa montre au réveil pour savoir si l’on a bien dormi. Certains comptent même le nombre de pays qu’ils ont « faits ». 

À la recherche du temps suspendu

Et si cette quête de performance permanente révélait, en creux, une immense fatigue ? Car à force de vouloir “vivre fort”, on en oublie simplement de vivre.

Le voyage, le vrai, n’obéit pas à cette logique. Il n’a pas d’objectif, pas de palmarès. Il ne promet pas mieux, seulement autrement. C’est un espace où le temps reprend sa lenteur, où les attentes tombent, où l’on peut se perdre sans que cela soit un échec.

Partir vivre quelques jours avec un berger, se perdre la tête dans les étoiles avec un guide astronome ou encore apprendre la photographie animalière dans le Jura, comme nous le proposons chez Odysway, ce n’est pas “faire une expérience authentique”, un truc à cocher sur une liste : c’est désapprendre la vitesse. C’est laisser le monde exister sans le filtrer, sans commentaire, sans story. C’est marcher sans savoir ce qu’on va trouver, et accepter que ce soit suffisant.

Ce type de voyage, que l’on dit « alternatif », n’est pas une mode bobo. C’est une tentative de réparation. Réparer notre rapport au temps, à la nature, aux autres. Réparer aussi notre capacité d’émerveillement, usée par les scrolls infinis et les algorithmes à dopamine.

Car pour rencontrer vraiment, il faut lâcher Strava, son GPS et même son plan. Il faut accepter de ne pas tout comprendre, de ne rien prévoir. Et c’est précisément dans cet inconfort que quelque chose se passe : la vie, brute, sans interface.

Alors non, il ne faut pas être un hipster pour passer ses vacances avec un berger. Il faut simplement avoir envie de revenir à l’essentiel : à la fatigue simple, à l’écoute de soi et des autres, à la beauté sans filtre. Le voyage n’est pas une fuite du réel, c’est un retour à lui.


Et si ce retour au réel était une façon de devenir beau ? C’est l’une des pistes qu’aurait pu explorer Candice Gauch (SKEMA 2022), consultante senior chez PWC et Miss Paris 2025, dans le podcast de SKEMA. La beauté, un talent ? Elle explore le sujet à travers Barbie. Et ça, c’en est déjà un ! Repenser la notion de performance aussi. C’est ce que font un homme et une femme dans deux autres interviews que je vous invite à lire : celle de l’apôtre de la « pensée intégrée », Philippe Peuch-Lestrade ; et celle de la triathlète Léa Riccoboni (SKEMA 2018). Si elle se déplace en comptant les secondes, elle s’interroge sur les ressorts de son effort. Et ça, c’est le début d’un voyage…

Aller plus loin

Barbie : la Beauté est-elle un Talent ? Avec Candice Gauch (Miss Paris 2025 et Consultante Senior)
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