Effectual Goals, la méthode qui permet de ne plus imposer d’objectifs

Et si on changeait de point de vue ? Quand le management classique tend à décréter des objectifs, souvent subis par ceux qui doivent les relever ; la méthode Effectual Goals permet, en quelques heures, de faire émerger un objectif commun à un groupe de personnes, et de les faire s’engager vers cette nouvelle destination.

« Plus 20% par ci, moins 5% par-là », le management par objectifs est omniprésent dans nos organisations. Mais cette approche traditionnelle, souvent « top-down », montre ses limites : manque d’adhésion, perte de sens, démotivation… Les objectifs « classiques », tels qu’ils sont usuellement pratiqués dans la plupart des structures présentent plusieurs problèmes. Ils sont :

souvent décidés et décrétés par la direction, sans vraiment prendre en compte les attentes des équipes ;
guidés par des impératifs extérieurs (concurrence, opportunités de marché…) plus que par une vision interne ;
morcelés et cloisonnés sans vision d’ensemble, chacun se concentrant sur « son » objectif ;
vécus comme une injonction démotivante, voire une perte de sens ;
déconnectés des moyens et ressources réellement disponibles.

Bref, dans de nombreux cas, les objectifs divisent plus qu’ils ne rassemblent, et échouent à mobiliser les énergies.

A contre-pied

Une autre voie est possible. C’est le pari de la méthode Effectual Goals. Elle inverse la logique en partant des aspirations de chacun pour faire émerger un objectif commun et fédérateur.

Nous l’avons éprouvée avec l’association CoP-1 qui s’est prêtée à l’exercice. Fondée en 2003, elle réunit des collaborateurs de grandes entreprises qui s’intéressent au concept de Knowledge management (KM), un lieu d’échanges autour de bonnes pratiques.

C’est pour mieux découvrir, comprendre et partager les attentes de ses membres actuels que sa nouvelle présidente a décidé de recourir à notre méthode.

Effectual Goals, le pouvoir de l’intelligence collective

Le maître mot de cette méthode est la co-construction. Son but est de permettre à chacun d’exprimer ses objectifs et ses aspirations, puis d’en déduire un objectif ultime et commun à ce jour.

Concrètement, la démarche se déroule en 4 étapes :

Recueillir auprès des membres de l’organisation leurs « futurs souhaitables », sans censure. Chez CoP-1, cela a permis de collecter 77 objectifs !
Cartographier les liens entre ces différents objectifs pour former des « arborescences effectuales ». Dans cette logique « effectuale », les objectifs ne sont plus pensés isolément mais comme moyens les uns des autres. Par exemple, « échanger de bonnes pratiques », un objectif exprimé par l’un des membres, permet « d’apprendre de l’expérience des autres », objectif mentionné par un autre.
Identifier « l’objectif ultime » à partir des arborescences d’objectifs issues de l’étape 2, en dégageant le dénominateur commun de toutes les aspirations. C’est ce qui donnera le cap, la raison d’être fédératrice.
Faire l’inventaire des ressources et moyens disponibles, et voir ce qui est réalisable à court terme pour avancer dans la direction souhaitée.

Un pour tous, tous pour un

Chez CoP-1, ce travail collectif a permis de faire émerger une vision commune, formulée ainsi : « s’entraider en communauté de praticiens du KM pour développer, améliorer et faire rayonner les démarches et systèmes de KM qui créent de la valeur pour nos membres, nos organisations et nos écosystèmes. » En peu de mots : bâtir une communauté d’entraide pour mieux diffuser le Knowledge Management.

Un objectif dans lequel chacun se retrouve, parce qu’il est construit à partir des aspirations de tous.

Mais à quoi bon se fixer des objectifs si des moyens ne sont pas mis à disposition pour les mettre en œuvre ? Chez CoP-1, plusieurs pistes réalisables à court-terme ont été listées : organiser des formations et conférences en interne et en externe, développer des partenariats, faire des publications, recruter de nouveaux membres… Autant d’actions qui ont d’autant plus de sens qu’elles sont alignées sur un cap clair et partagé.

Le virage effectual

Cette expérience avec Effectual Goals s’est traduite par quelques bénéfices immédiats pour CoP-1 :

la compréhension des raisons de l’adhésion à l’association,
l’alignement de ses membres autour d’un objectif commun révélé et non pas imposé, grâce auquel chacun se sent appartenir au collectif,
la décision des priorités au regard de cet objectif ultime, notamment lors de l’Assemblée générale qui a suivi,

le fait de disposer d’une même façon simple de présenter l’association (l’objectif ultime est désormais mentionné sur leur site),
le fait de fédérer une diversité de membres (tailles d’entreprise et activités très différentes) autour d’un atelier commun visant à définir les objectifs de l’association,
la prise conscience que de nombreuses ressources disponibles existent déjà.

Moins de trois heures ont suffi. Si la méthode bouscule les habitudes de ses utilisateurs et demande un temps d’adaptation, elle ouvre de nouvelles perspectives stimulantes. Elle libère la parole, part des individus et fait émerger une vision partagée et mobilisatrice. De quoi imaginer une autre voie que celle du management par objectifs, et réinsuffler du sens et de l’engagement dans votre organisation.